Cœur historique de Concarneau (Finistère), la ville close est une cité fortifiée des XV et XVIe siècles, construite sur un îlot rocheux.

C’est le mythique roi Gradlon qui, selon le cartulaire de Landévennec, fait don de l’îlot rocheux de Conq à saint Guénolé. Jusqu’au Xe siècle, ce territoire est défendu par des fossés profonds surmontés de hautes palissades, qui entourent un petit château.

Maîtres du lieu, les moines de l’abbaye de Landévennec entretiennent un bac qui relie cette « ville close » à la route de Quimperlé. Ils conserveront le privilège de cette exploitation jusqu’au XVIIIe siècle.

La cité grandit autour de son église dédiée à saint-Guénolé. Au XIIIe, le duc Jean II y fait bâtir un auditoire pour la cour et construire la première enceinte en pierre.

Cent ans plus tard, Concarneau compte parmi les cinq places fortes les plus importantes du duché. Sa position d’avant-poste est l’enjeu des combats franco-anglais durant la guerre de Cent ans et celle de Succession de Bretagne. En 1373, Duguesclin se casse les dents sur ses remparts, avant de parvenir à s’en emparer, mettant fin à une occupation anglaise de près de trente ans.

En 1532, l’union de la Bretagne au royaume des Lys met Concarneau sous domination française. La ville reste pendant près de soixante ans sous le joug de la famille des Lézonnet. En pleine guerre de religions, leur descendant se rallie au duc de Mercœur, chef de la Ligue en Bretagne.

Au XVIIe siècle, Vauban tente de réaliser de grands travaux. Seuls seront ajoutés des éperons aux tours de l’entrée tandis que le fossé est recreusé et le pont-levis réparé. Le siècle des Lumières voit le rôle militaire de la ville close décliner puis s’éteindre.

Port de pêche et de commerce

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les négociants et les maîtres de chaloupe, à l’étroit entre les remparts, occupent les faubourgs et y installent des établissements sardiniers. Des chantiers navals naissent. Dans la ville close, les marchands édifient des demeures bourgeoises le long des quais tandis que matelots et sardinières réinvestissent les lieux. Le siècle suivant voit la création d’une infrastructure portuaire importante et un aménagement des bassins, quais et digues.

Dès 1851, les usines remplacent les presses. L’arrivée du chemin de fer en 1883 complète l’industrialisation de la cité. Au début du XXe, une nouvelle jetée est construite. En 1905, la disparition des grands bancs de sardines plonge la ville dans la misère. L’œuvre des Filets bleus aide les familles des pêcheurs.

Concarneau amorce sa reprise avec l’adoption de la pêche au thon germon. Une criée flambant neuve est inaugurée en 1938. Aujourd’hui, Concarneau est en tonnage le troisième port de pêche fraîche français et le premier port thonier d’Europe.

Cité de peintres et d’écrivains

Concarneau attire les artistes. Les œuvres de Paul Signac et de Mathurin Méheut en témoignent. De nombreux cinéastes sont tombés amoureux du dédale de ses ruelles et de la lumière particulière de ses plages. En 1958, Pierre Schœndœrffer y tourne des séquences du film Pêcheur d’Islande d’après le roman de Pierre Loti. Claude Chabrol y situe l’action de son film Les Fantômes du chapelier.

Les auteurs aussi se sont laissés séduire. Simenon a choisi Concarneau pour décor de l’enquête du commissaire Maigret Le Chien Jaune ainsi que pour son roman Les Demoiselles de Concarneau. Jean-Luc Bannalec en a fait le port d’attache de son célèbre commissaire Dupin.

Les incontournables

Le Musée de la pêche Le bateau du Musée du la pêche « Hémérica »

Le Musée de la pêche est installé à l’entrée de la rue Vauban, près de la deuxième porte de la ville close, dans l’ancienne caserne Hervo et la chapelle du Rosaire. Créé en 1961 par l’armateur Marcel Chevanne, le libraire Émile Le Tendre et le peintre Charles Viaud, il passe en revue l’histoire de la pêche depuis les temps les plus reculés, celle de la construction navale mais aussi celle des techniques de conservation du poisson. Il présente, sur 1 500 m2, bateaux, maquettes, aquariums, vitrines et vidéos. Les enfants disposent même d’une salle de jeux interactive. Le musée s’est également doté d’un chalutier semi-industriel construit en 1957, l’Hémérica (photo), que l’on peut visiter.

Le Marinarium La station de biologie marine de Concarneau. |

Créée en 1859, par Victor Coste, médecin de l’impératrice Eugénie, la station marine de Concarneau est la plus ancienne en activité. En raison de sa proximité avec l’archipel des Glénan, elle est devenue un centre scientifique très actif. Les techniques d’élevage des poissons plats y ont été mises au point à la fin du siècle dernier, de même que les expériences à la base d’embryologie expérimentale. La biochimie et les biotechnologies marines y prendront ensuite leur essor. La station couvre 2 700 m2 répartis sur trois niveaux et deux ailes de bâtiment. Les viviers s’étendent sur 850 m2. Initié en 1972 par le chercheur Yves Le Gal, le Marinarium, espace public qui montre des spécimens vivants, accueille des expositions permanentes et temporaires.

Le château de Keriolet

Le rêve breton d’une aristocrate russe devenue par amour marquise française ! Atypique et fascinant, le château de Keriolet se dresse sur les hauteurs de Concarneau. Joyau du XIIe siècle, il a été entièrement repensé en style néo-gothique par la richissime princesse Zénaïde Youssoupoff. La reconstruction s’est étalée sur près de 20 ans (1,5 million de franc-or). Ses façades, ses toitures, ainsi que les cheminées et les vitraux de sa salle de gardes sont classés. Keriolet reste dans la même famille jusqu’en 1960, date à laquelle Félix, l’arrière-petit-fils de Zénaïde, qui a trempé dans l’assassinat de Raspoutine, le vend. Propriété privée, il accueille réceptions et activités culturelles.

Les remparts et la rue Vauban

En granite épais, les remparts de Concarneau ont été reconstruits de 1541 à 1577 puis modifiés par Vauban. À l’entrée s’élève le beffroi érigé en 1906. Les deux ponts pavés franchis, le visiteur traverse une enceinte dont la porte est blasonnée. On parvient dans une cour intérieure ceinturée de hautes murailles. Un escalier donne accès au chemin de ronde. La Maison du Gouverneur se trouve au-dessus de la porte principale qui ouvre sur la rue Vauban qui abrite l’ancienne chapelle de l’hôpital de La Trinité (XVe siècle). Plus loin, on arrive sur la place Saint-Guénolé, cœur de la ville, et sa belle fontaine ainsi que la place du Petit-Château d’où l’on aperçoit la pointe du Cabellou où se déroule la fête des Filets bleus.

 

Le circuit des conserveries

5 km, 2 heures

Accès : à Concarneau, garez-vous parking du quai d’Aiguillon.

Départ : empruntez le quai à gauche. Après le Marinarium, prenez la promenade qui longe le bord de mer. Passez la digue du quai Nul. Plus loin, à l’intersection, montez à droite boulevard Bougainville. En haut, virez à droite rue Jourdain. À 100 m, tournez à droite vers la cheminée d’usine et revenez à gauche vers la rue Bayard.

1. Traversez, continuez tout droit jusqu’aux halles. Passez les halles, traversez la place Jean-Jaurès et entrez dans la ville close. Poursuivez tout droit rue Vauban. Traversez la place Saint-Guénolé : vous rejoignez le Carré des Larrons et l’embarcadère. Empruntez le bac (1 €/ personne).

2. Du débarcadère, prenez la rue en face, poursuivez par la promenade dans le prolongement jusqu’à la statue Duquesne. Vous passez ensuite devant le centre de formation maritime. Poursuivez le long de la côte jusqu’à la statue Sainte-Anne.

3. Empruntez l’impasse des Pins à gauche et revenez à droite vers la rue des Pins. Prenez à gauche et, à 50 m, entrez à droite dans le jardin du Rouz. À la sortie, virez à gauche et traversez à droite le parc de l’église Sainte-Anne. Vous débouchez rue de Trégunc, prenez à gauche et descendez à gauche la rue qui ramène au bac.

4. De retour à la ville close, prenez à gauche, rejoignez le haut des remparts. À la tour du Maure, descendez et prenez la rue Théophile-Louarn à gauche pour revenir au départ.