Tout comme Cabourg et Deauville, Port Manec’h a conservé les vestiges de la station balnéaire qui a fait sa renommée à la Belle Époque, notamment ses maisons bourgeoises que l’on peut admirer en se baladant dans le centre-ville.
Port sardinier
Outre l’esprit de villégiature, la pêche marque l’identité du village, qui était à l’origine un port sardinier. Du XIXe au XXe siècle, le port accueillait des pêcheurs venant de Névez ou encore Concarneau, et même Gâvres. Au XXe siècle, il abritait plus d’une cinquantaine de chaloupes sardinières à l’abri de sa jetée construite en 1907. Petit à petit, le commerce s’est estompé faisant de cette crique un petit port de plaisance.
Rendez-vous des artistes
Le rayonnement de Port Manec’h dans les hautes sphères parisiennes se fait au XXe siècle grâce à l’arrivée d’artistes dans le village. Paul Gauguin résidait à Pont-Aven, à 15 km de là, et venait peindre au bord de l’océan des toiles dont certaines sont restées célèbres.
Les premiers estivants ont découvert Port Manec’h en 1906. Julia Guillou, propriétaire du luxueux Hôtel des voyageurs à Pont-Aven et très connue des artistes de l’époque, venait d’inaugurer Chez Julia, une annexe de son établissement, à côté du phare pour éviter que bourgeois et artistes ne se côtoient de trop près. Jean Gabin et Arletty y séjournèrent. Les cartes postales de l’époque montrent une bâtisse assez rugueuse, style fortin, à un seul étage.
C’est à ce moment-là que les séjours balnéaires deviennent monnaie courante à Port Manec’h. En 1925, notaires et architectes flairent la bonne affaire et investissent les lieux. En témoignent les nombreuses villas bourgeoises dans un style années 1930, que l’on peut encore admirer et qui font tout le charme de la station.
Si la fréquentation est moins dense, le rythme de vie n’a pas changé. Dans les années 1930, à partir du mois de juin, les abords de la jetée se transformaient en petite ville. Hôtels, commerces, quincaillerie et même une salle de bal prenaient place pour satisfaire les familles fortunées qui s’installaient dans leur villa pour la saison.
L’hôtel Julia, réquisitionné par les Allemands pendant la guerre, est incendié en 1944. Même si les familles reviennent après-guerre, le tourisme se réduit progressivement. Les vacanciers rythment, aujourd’hui encore, la vie de Port Manec’h mais de façon plus modeste.
Les incontournables
La plage Saint-Nicolas
Les plus gourmands feront un détour aux restaurants de qualité présents aux abords de la plage, comme le fameux établissement La Châtaigneraie. Les petits cabanons blancs ainsi que le spectacle naturel du soleil finiront par vous subjuguer et vous faire succomber aux charmes de Port Manec’h.
La chapelle Saint-Nicolas
Située à côté de la plage Saint-Nicolas, la chapelle du même nom, construite au XVIe siècle, peut paraître un peu austère de l’extérieur avec ses grosses pierres grises. Pourtant, une fois à l’intérieur, de magnifiques vitraux viennent éclairer l’intérieur. De plus, le bâtiment est classé Monument historique depuis 1975.
Le phare
Identifiable à sa peinture rouge et blanche, le phare de Port Manec’h surplombe la mer avec panache. Également nommé « phare de Beg ar Vechen », il fut construit entre 1866 et 1867 pour protéger les petits bateaux de pêche. Haut de 8 mètres, le phare fut électrifié en 1936 avec une portée de 12 à 18 km. Ce dernier ne se visite pas.
Balade entre mer et rivière (10,5 km, 3 h 15)
Balisage : jaune n° 4 et blanc-rouge
Accès : de Névez, rejoignez la plage de Port Manec’h. Garez-vous près de la chapelle Saint-Nicolas.
Départ : rejoignez la plage, traversez le parking à gauche, montez la route. Vous descendez ensuite vers l’anse de Poul-Don. À la cale, prenez le sentier côtier. Passez le fond de l’anse et montez dans le bois. À l’intersection, continuez à droite. Traversez le chemin au niveau du château du Poulguin. Poursuivez le long de l’anse de Poulguin.
1. Quittez le sentier côtier, montez à gauche jusque Mesmeur. Au carrefour, prenez à gauche la voie sans-issue. Dans le virage, au niveau d’un bloc de granit, poursuivez dans le chemin en face. Continuez tout droit jusqu’au hameau de Kervren.
2. À la route, virez à droite ; au stop, tournez à gauche. Laissez un embranchement à gauche. Au carrefour, prenez en face jusqu’à la D77. Longez-la à gauche sur 100 m et bifurquez dans le chemin carrossable à droite. Vous croisez une route, continuez en face. Au bout, contournez la propriété par le chemin qui part à gauche. Restez sur la droite et virez ensuite à gauche.
3. Vous rejoignez l’allée des Pins, continuez tout droit. À l’intersection, suivez l’avenue à droite. Au bout, reprenez le sentier côtier à gauche. Vous passez le Doigt de Dieu puis le phare et rejoignez Port Manech. Traversez le parking et montez la rue de l’Aven à droite. Dans le virage, reprenez le sentier à droite jusqu’à la plage puis la chapelle.
Pratique
Se loger
Le manoir Dalmore replonge dans le faste des années 1930. On peut rejoindre la plage à pied ou l’admirer de sa chambre. Tél. 02 98 06 82 43.
7, corniche Pouldon, 29920 Névez.
Plus abordable, l’hôtel du Port et de l’Aven propose un accueil tout aussi chaleureux. Son petit plus : la salle du petit-déjeuner avec vue mer. Tél. 02 98 06 82 17. 30, rue de l’Aven, lieu-dit Port Manec’h, 29920 Névez.
Se restaurer
Pour un dîner copieux au coucher du soleil et avec vue mer, c’est à La Châtaigneraie qu’il convient de réserver une table. Tél. 02 98 06 64 15. 16, rue de la Plage, 29920 Névez.
Avec sa vue sur le parc à huîtres, l’établissement Ostréicoles Laurent propose des fruits de mer indéniablement frais, dans un havre au charme désuet. Tél. 02 98 06 62 60. Port de Kerdruc, (en remontant l'Aven) 29920 Névez.